Les règles du jeu du développement urbain bruxellois sont formulées dans plusieurs outils réglementaires et/ou stratégiques, à portée régionale ou communale.
Notre cadre de vie exerce une influence importante sur notre santé. Toutefois, tout le monde n’a pas la même conception du cadre de vie idéal et les tendances sociales font apparaître de nouveaux besoins sur le marché du logement. Ces dernières années, les Bruxellois ont manifesté un intérêt croissant pour les formes collectives de logement à finalité sociale.
perspective.brussels et le pôle d’expertise Kenniscentrum Welzijn, Wonen, Zorg ont mené une nouvelle étude sur 11 projets de logement bruxellois différents. Cette étude permet de mieux comprendre les leviers et les obstacles à la mise en place et au bon fonctionnement de ces projets.
Pour rappel, 50 % des familles bruxelloises remplissent les conditions de revenu pour obtenir un logement social. L’amélioration de l’accessibilité au logement est donc une importance cruciale. Le logement collectif est un segment qui peut contribuer à répondre à cette demande de logements abordables.
Nous savons également que les personnes isolées représentent 46 % du nombre total de ménages privés en Région bruxelloise. Le logement collectif permet de faciliter les rencontres, de former des liens de confiance et de réduire la solitude. Autrement dit, ils constituent un complément pertinent au marché du logement conventionnel.
Les projets de logement étudiés montrent que le logement collectif peut jouer un rôle dans diverses dimensions de la vie quotidienne des résidents. Concrètement, nous pouvons tirer les conclusions suivantes sur les projets de logement collectif à finalité sociale :
ils augmentent le bien-être et favorisent la santé des résidents en accordant une place importante aux soins informels et à la prévention.
ils sont inclusifs et tiennent compte des besoins variés.
ils renforcent l’autonomie financière et sociale de l’individu. Il en résulte que les résidents sont moins dépendants des services externes. L’autonomie acquise a des effets positifs sur toutes les dimensions de la vie d’un individu : santé, éducation et formation, travail, utilisation judicieuse de son temps, etc.
ils augmentent l’accessibilité financière. Les résidents paient comparativement moins pour leur logement, car ils partagent les espaces collectifs et les coûts. Ils ont en outre accès à des services supplémentaires, notamment à l’entraide et à la solidarité mutuelle.
Ces constats montrent aussi leur valeur ajoutée pour la politique du logement à Bruxelles. Si, quantitativement, les projets de logement collectif à finalité sociale apportent une réponse modeste à des besoins réels, ils présentent une valeur ajoutée en matière de développement urbain, par exemple en contribuant à une densité urbaine équilibrée (par le biais d’espaces collectifs, par exemple) et à une mixité sociale et fonctionnelle.
L’étude formule une série de recommandations stratégiques dans le domaine du développement urbain, dont par exemple :
Encourager le logement collectif dans les projets de développement urbain et dans les instruments planologiques ;
Plus d’espace peut être réservé dans les plans d’aménagement ;
Les règlements d’urbanisme doivent être rédigés de manière suffisamment souple, en ce qui concerne les surfaces autorisées, la mixité des fonctions et l’utilisation des surfaces de toiture, afin de répondre au mieux aux besoins des logements collectifs en termes d’espace ;
Soutenir et stimuler l’innovation spatiale et la diversité architecturale dans la construction d’habitations par le biais de l’habitat collectif ;
Élaborer un guide des bonnes pratiques et processus pour inspirer et soutenir les nouvelles initiatives ;
Développer un label utilisable pour les projets d’habitat collectif à caractère social.
Une réalisation concrète du réseau Care in the City