Diagnostic socio-économique, territorial et environnemental de la Région de Bruxelles-Capitale suite à la pandémie de Covid-19

3e édition

Publication

Publié le 16 mai 2022

 


© perspective.brussels/C²

Le diagnostic socio-économique, territorial et environnemental de la Région de Bruxelles-Capitale suite à la pandémie de Covid-19 est en à sa 3e édition. Cette version actualisée analyse les répercussions de la crise sanitaire sur la vie des Bruxellois tant sur les aspects démographiques, économiques, sociaux et sanitaires que leur impact sur le territoire régional.

Le document se conçoit comme un support à la réflexion que mènent les autorités politiques sur les actions à prendre.

Principaux constats identifiés

En 2020, la croissance démographique bruxelloise a été historiquement faible. Ce phénomène est dû à une nette surmortalité (la surmortalité a été de 20% en 2020 et nulle en 2021) et de migrations internationales moins nombreuses qu’en 2019. Pour l’année 2021 et les suivantes, les nouvelles projections démographiques tablent sur un retour à la normale (pré-pandémie) et une poursuite de la croissance démographique.

En 2020, la crise sanitaire a également entraîné une chute de l’activité économique bruxelloise de 5,2 %, un chiffre similaire aux autres régions du pays. Les dernières projections prévoient un net redressement de l’activité économique des trois régions, bien que plus lent à Bruxelles. Cette reprise globale masque toutefois des disparités importantes au niveau sectoriel.

Les mesures de soutien ont limité les pertes d’emplois en Région bruxelloise. Cependant, la crise sanitaire a mis fin à la baisse du nombre de demandeurs d’emploi observée durant 5 années consécutives de 2015 à 2019. Le nombre de demandes du revenu d’intégration sociale a quant à lui connu une croissance inédite de 14 % entre janvier 2020 et avril 2021.
Par ailleurs, le volume de travail a fortement diminué en 2020. Le volume de travail salarié s’est redressé en 2021 mais restait au troisième trimestre inférieur à son niveau d’avant la crise sanitaire.

Concernant les logements, la production a été exceptionnellement basse en 2020. La crise du logement demeure aigue : la moitié de la population bruxelloise en situation de risque de pauvreté vit dans des logements considérés comme trop exigus par rapport à la taille de leur ménage. La moitié des locataires bruxellois a accès à moins de 20 % du marché locatif.

Les conséquences de la crise sanitaire sur les espaces de bureau ne sont pas encore pleinement visibles et mesurables. Si le télétravail prendra inévitablement une place plus importante, le redéploiement des espaces de bureaux doit également être pris en compte ; d’autant que la généralisation du télétravail améliore également l’attractivité économique des agglomérations. La vacance des bureaux remonte légèrement, mais sans bouleversement majeur observé à ce stade.

Au niveau des équipements, l’aménagement des écoles, en particulier, a été mis en évidence durant la crise. Elle a également mis en lumière le manque d’espaces de travail de qualité pour trop d’élèves et d’étudiants. La perte d’apprentissage moyenne est estimée à une demi-année scolaire, et les inégalités scolaires ont augmenté.

Concernant la mobilité, la crise sanitaire a été un accélérateur d’une tendance à la flexibilisation des déplacements. Les modes actifs (piétons, cyclistes) ont connu une croissance marquée. La crise sanitaire a mis également en lumière la répartition déséquilibrée de l’espace public à l’usage de la voiture.

Les périodes de confinement ont entraîné une augmentation marquée de la fréquentation des espaces verts. Ceux-ci ont dès lors été mis sous pression. La crise sanitaire a également mis davantage en évidence les zones en carence de la Région.

Du point de vue environnemental, la réduction de l’intensité du trafic routier a eu pour conséquence une amélioration exceptionnelle de la qualité de l’air en 2020.

Des évolutions territoriales à accompagner et accélérer

La contagion du virus, les mesures de restrictions et les impacts durables sur les comportements ont mis notre approche du territoire devant ses responsabilités. La pression de besoins croissants sur un territoire restreint s’est accrue. La nécessité d’une approche stratégique régionale de gestion de ces équilibres est donc plus forte que jamais, au travers d’une gouvernance territoriale forte, articulée et cohérente. Globalement, les concepts portés par le Plan Régional de Développement Durable n’ont pas été invalidés par la crise sanitaire et ses conséquences, mais ceux-ci ont plutôt accentué la nécessité d’accélérer une série de transitions et étoffer ses différentes composantes. 

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Coordonné par perspective.brussels, ce diagnostic est le fruit du travail de nombreuses administrations bruxelloises qui y ont contribué. En premier lieu, l’Observatoire de la Santé et du Social de la COCOM qui a co-écrit le 3e volet « Santé-Social » et view.brussels qui a co-écrit les volets relatifs au marché de l’emploi. Le diagnostic se base notamment sur le rapport d’analyse et de prospective réalisé par view.brussels. Hub, Citydev, Actiris, Bruxelles Logement, le SPRB, Bruxelles Mobilité, Bruxelles Environnement, Bruxelles Économie et Emploi et IRISCARE ont également contribué et partagé des données, fait des suggestions ou relu et corrigé certaines parties du document.